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mardi 22 mars 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 12 PORTE 27 (version longue inédite) - "Variations sur une Flûte Mexicaine"

Ce n'est un secret pour personne, vous n'êtes pas sans savoir que les jeunes sont des imbéciles, des idiots, des abrutis. Bref....des demeurés. Ils ne manquent jamais une occasion de montrer au peuple entier qu'ils sont bons à ne rien faire, bons à ne rien dire, et bons à ne rien penser.

Cette semaine, ces gens qui ne servent à rien d'autre qu'à polluer le quotidien des gens dignes de par leur simple existence, se sont illustrés en manifestant contre la loi du travail. Loi merveilleuse qui permet pourtant à un employeur d'asseoir sa position dominante sur ses employés pauvres en les menaçant plus facilement de licenciement. Des gens ont réussi à faire croire aux crétins de jeunes que leur avis avait une quelconque importance...comme quoi ils sont bien plus bêtes que l'on peut l'imaginer. Faut dire qu'ils sont inquiets les jeunes. Comme ils n'ont comme ambition que de devenir des subordonnés smicards et gauchistes, comme leurs imbéciles de parents, ils craignent pour leur avenir de salariés. Je tiens à les rassurer de suite : les employeurs ne veulent pas des jeunes..."hashtag débiles".

Nous avons décidé, à l'Azile, d'infiltrer la manifestation étudiants afin de faire un bilan du vide sidéral de leur pensée. Nous avons choisi Vivien-Cyril pour "jouer" l'étudiant car c'est le plus jeune de l'équipe et qu'il sait super bien imiter l'idiot. Le bilan est affligeant. Cela va au-delà de mes désespérances. Ils ont été jusqu'à scander "Hollande, t'es foutu. La jeunesse est dans la rue ! "...Le même slogan que leurs grand-pères honteux en 1968 qui sont des rebelles qui écoutent france-bleu armorique aujourd'hui.

Heureusement d'ailleurs, car on est épargné, chez nous, de cette clientèle de gauchistes. Du coup on s'aperçoit qu'on est bien entre nous. On va pouvoir profiter tranquillement du programme de l'Azile le + sûr de la semaine. Pour la réouverture printanière de notre cours officiel de calypso bavaroise nous vous avons gâté avec de la musique authentiquement troglodyte et assaisonnée à la sauce piquante de l'Azile, pour accompagner le mouvement et réchauffer la moëlle de vos vieux os.

Le petit nouveau Zëro, des ex-Bästards & post-Deity Guns en quête d'absolu, nous donne l'occasion d'une traversée kaléidoscopique du tunnel du temps direction la Bay Area, avec un genre de cocktail de saveurs dont ils ont le secret, pas franchement binaire mais méchamment rock'n'roll, comme chantait l'autre. Cluster, après s'être détaché du vaisseau amiral Kluster, et avoir été supplanté ces dernières années par Qluster, est à l'honneur en ces temps sucrés d'archivisme sonore, à l'instar d'Harmonia, avec un nonuple coffret-souvenirs de l'époque 71-81, et ce, quelques mois après la disparition de Dieter Moebius. Le florilège de The Tapes, le bien-nommé projet des frangins Drago, est une pépite assez réjouissante de l'underground proto-industriel de la Botte, comme quoi les fouilles ne servent pas qu'à se les remplir... Quant aux archives de Laddio Bolocko, c'est un chouia moins préhistorique, mais c'est plutôt justice aussi et une excellente mise en bouche pour redécouvrir leur free-rock teintée de noise bien tanique. 

L'Azile a toujours été gaga de miss Tara Burke, alias Fursaxa, sans doute à cause de son look de fée Viviane ratée, de ses incantations venues d'on ne se sait où, sur fond de bontempi ultra-chéper dans les limbes, et son retour aux affaires est pour nous l'occasion d'une grande fête païenne. Le disque d'Afrikanus Okonon édité par l'entité Other People de Nicolas Jaar est un autre genre d'énigme de la nature, comme un genre d'hybridation entre Nurse with Wound, les pygmées Aka et les Residents, et on se dit que les couloirs de l'Azile ne sont pas prêts de se désemplir en bizarreries aussi inouïes que douteuses.

L'artisan acousmate Alain De Filippis, adepte du traficotage de bandes pendant 3 décennies, d'installations de machines sonores impossibles à programmer, spécialiste du couplage d'octaves à l'ondioline ou à la harpe éolienne, a peu publié de son vivant, et l'explorateur-spéléologue Tagubu a analysé une pleine malle de conserves mémorielles de ce french typical concrete guy, pour en extraire un pot-pourri vinylique de trucs pour la scène sur In-Poly-Sons, ainsi qu'une musicassette audio chromée d'une création complète sauvée des eaux et diffusée à l'époque en quadriphonie dans la grotte le Buisson Cornu à Jouy à côté de Chartres en 1987.

Toute aussi primitive, la seconde rencontre entre l'Ocelle Mare et Jean-Luc Guionnet est un vraie tuerie et une excellente mise en jambe en attendant de revoir le Jean-Luc dans le bourg. De Francesco Cavaliere on connaissait les installations tintinnabulantes à ras du sol, cette fois on est ravis de l'entendre avec une création sonore qui mélange spoken words et sons du cosmos. Après les Farouches Bretons l'an dernier, le Phil Minton revient dans le bourg pour remonter une nouvelle chorale de borborygmeurs sans filet.

On se termine avec les potes rockers à plumes de Céleste Boursier-Mougenot, sans compter la demie-heure syndicale de rallonge bonifiée gracieusement offerte par la Direction.

Pour éviter de vous fossiliser et devenir marteaux, testez la source de jouvence de musiques miraculeuses de l'Azile




lundi 7 mars 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 12 PORTE 26 (version longue inédite et douce comme un petit nid d'oiseau) - "Les Chemins de la Honte"

L'Azile c'est bien sûr les musiques les plus appréciées des patients de Guillaume Regnier, mais c'est avant tout la passion de la sensualité. Nous vouons un véritable culte aux actrices des années 50.

C'est pourquoi nous recherchons régulièrement à recruter les femmes les plus glamour d'Ille-et-Vilaine afin de représenter l'Azile dans tous les lieux à bière du département.

Récemment nous somme tombés sous le charme de Renée-Dolorès. Nous avons eu l'impression de revoir LA Audrey Hepburn des grands jours. Nous sommes tous restés médusés devant la grâce infinie de cette femme qui fut Miss Pacé 1962.

En digne représentante de l'Azile, elle a subjugué de sa beauté étincelante le public de droite de toutes les salles de Rennes. Elle a bien fait la promotion de l'émission de cette semaine qui est également une merveille d'Azile. Il se murmure même que c'est la plus merveilleuse des 26èmes de que l'Azile ait connu.

Et pourtant, comme toujours, les voies Azilaires sont aussi impénétrables qu'hermétiquement ouvertes aux quatre vents, suivant la politique d'ouverture oblique et paralloïdre dûment prônée par notre sous-direction des programmes.

En guise d'entame, la triade Rangda : Sir Richard Bishop, Ben Chasny et Chris Corsano, récidive dans dans la recherche de la quadrature du psyché-rock à consonances orientales teintées de henné noir. En bons chevaux de retour eux aussi, les Horse Lords de Baltimore continuent leur quête d'un free-rock pointilliste et sans œillères, et c'est vraiment chouettissime qu'ils aient pris Northern Spy comme port d'attache.

Après l'IVG, le précis d’Instruction Vinylique Générale, ce sont cette fois les Finder Keepers qui s'y collent pour exhumer de profundis une rétrospective des sensationnels Stabat Stable. Les Delacave issus de la fameuse Grande Triple Alliance Internationale des bas-fonds de l'Est et nourris à la flammekueche strasbourgeoise ne sont pas en reste, avec un orgue qui frise presque autant que celui du légendaire Eddie Driver lui-même.

L'ex-Tante Sally : miss Hiromi Moritani alias Phew, poursuit sa longue carrière de diva underground de la pop nippone expé sur tapis d'électronique mutante et ses belles histoires de fantômes chinois. Good Willsmith sont de Chicago, ce qui ne s'entend franchement pas dans leur musique, si tant est qu'il y ait quelque chose de bien identifiable dans leur tambouille de collages noise. La californienne Asha Sheshadri alias Isolde Touch est Ze Bigre revelaischön ov' dze wik : un genre de croisement idéal entre électronique au cordeau mixée à l'intime du lointain intérieur, et à quelques encablures d'AGF et de Bob Ashley.

A l'occasion d'une anthologie consacrée à la scène jazz 70's de Boston, on ré-ouvre l’épineux dossier du free kosmiche du saxophoniste méconnu Phil Musra et de son acolyte de frangin Michael Cosmic, tous deux originaires de Chicago, délocalisés on ne sait pourquoi dans le Massachusetts, et auteurs de plusieurs galettes bien senties et cousues main, parfois aux côtés du non moins mystérieux Hüseyin Ertunç. Anna Högberg, la nouvelle sensation du saxophone de Göteborg, s'est fendue d'une pure merveille - à ne manquer sous aucun prétexte - sur Omlott.

Enfin, Thomas Köner fend l'iceberg avec une bonne lotion d'ambient solaire, ce qui ne nous empêchera pas de vous gratifier pour ce radiorama en ligne de la demie-heure syndicale de pousse-cafés BONUX pour la route et rien que pour vous.

Pour vos repas d'affaires, testez les effets psycho-acoustiques et ambiances tamisées uniques du Business Club de l'Azile





mardi 1 mars 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 12 PORTE 25 (version longue inédite et pleine de soleil) - "Une Inquiétante Beauté"

Cette semaine le psychodrame de l'Azile consistera à démontrer qu'il est fort possible de faire cohabiter torchons et serviettes avec ceinture et bretelles.

Pour ce faire, on attaque avec le duo de pionniers hollandais de l'électronique populaire : Tom Dissevelt & Dick Raaymakers plus connu sous son alias Kid Baltan, et un grand classique des expérimentations sur oscillateurs et bandes magnétiques des laboratoires Philips d'Eindhoven de la fin des années 50, à l'occasion d'une énième réédition de leurs tubes de space-age pop fantaisiste. Keda, c'est la rencontre assez inattendue sur la table de dissection entre le geomungo, la cithare coréenne à 6 cordes, de miss E’Joung-Ju et les textures de Mathias Delplanque, et ça groove de folie ! Le berlinois Adi Gelbart nous offre un autre cocktail d'électronique populaire exotique qui donne du punch. Guerilla Toss également, mais à vrai dire, on les aimait un peu plus panachés, et un chouia moins vitaminés.

Heimat, c'est la nouvelle tendance du moment au Salon de l'Agriculture : mélangez un Cheveu-Accident du Travail avec une The Dreams-Badaboum, et vous obtenez de la dark-wave déclamée en strasbourgeois. Gate, le projet solo de Michael Morley, l'affreux néo-zélandais du combo de noise déstructurée The Dead C, nous ramène subtilement sur les pistes de danse, et le pire c'est qu'il sait y faire le bougre...Coypu, le combo turino-ricain avec Ben Chasny ne s'en sort pas trop mal non plus dans le genre pour le moins rebattu de l'impro-folk électrique-néo-psyché. Quant au barde écossais Richard Youngs, vu qu'on vous le propose de manière quasi-bimestrielle dans l'Azile, on se passera cette fois de tout commentaire, si ce n'est que cet hiver il a chopé la grippe et que sa femme est partie en vacances au Portugal avec les gosses.

Furt, le légendaire duo écosso-londonien de performers électroacoustiques sur Tamise piloté par Richard Barrett et Paul Obermayer, aime beaucoup les œufs et les week-end même les dimanches, et ça tombe bien parce que nous aussi. Le Colosse de Wuppertal est de sortie avec deux rencontres pour le prix d'une avec des collectifs aussi charpentés que le tonitruant de la tuyauterie d'Antoine-Joseph lui-même : l'ICI Ensemble de Munich et nos Konstrukt préférés, avec lesquels on en profite pour refermer ce 25ème numéro, non sans vous offrir évidemment votre rab habituel en mega-bonux, parce que vous le valez bien.

Pour faire passer le chèvre avec le chou, testez la synthèse sonore de l'Azile