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lundi 20 février 2017

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 19 - Un Faux Air De Campagne

Pour ce nouveau numéro, on nage encore une fois en pleine science-fiction, ce qui ne nous empêche pas de continuer de battre mordicus la campagne contre vents solaires et marées montantes lunaires, parce qu'il est de Notre Devoir de convaincre le Peuple de l'Azile.

Le nouvel Arto Lindsay s'inscrit peu ou prou dans la lignée des Mundo Civilizado et autres Noon Chill : de la bossa trafiquée à base de textures électroniques et d'hypnogrooves, ce qui est plutôt rassurant par les temps qui courent. Autre "valeur sûre", Little Annie Bandez ou Annie Anxiety covoiturait début 80 avec les gens de Crass, et la marque américaine Dais, spécialisée dans les joyeusetés rétro post-punks industrielles, s'est entichée de nous faire redécouvrir cet attelage. Quand c'est Cummi Flu, c'est qu'y a un loop... Fini son glorieux Temps X, le belge s'essaye cette fois à la génération Y, et toujours avec son pote danois Raz Ohara. Aussi curieux que l'Étrange Monsieur Duvallier, monsieuRdurand réapparaît en face B d'un petit disque noir sur la grande firme perpignanaise Cougouyou Music.

En 1971, en pleine région lombarde, Il Signor Sciascia, boss du label de librairie sonore Vedette, s'essayait à l'art de la fugue distordue sur le scintillant VCS3 - Synthi A, et le moins qu'on puisse dire, pour rendre à César ce qui appartient à Armando, c'est que le soufflet des oscillateurs n'est toujours pas redescendu. Le proliférant batave Rutger Zuydervelt s'est lancé dans la conquête spatiale dans son salon avec, une fois n'est pas coutume, une authentique musique d'illustration de jeu vidéo.

Au Havre, le martien de service Jacques Brodier pratique au fond de son garage l'art de la "Table de Situation Luminique Autoréférentielle", communément appelée le "Filtre de Réalité", appareillage plus efficace qu'un détecteur de mensonges sarthois à la Maison Blanche. Le Muxama c'est du thon séché pour l'apéro au Portugal, mais à vrai dire on ne voit pas trop le rapport avec le tout dernier Norberto Lobo, si ce n'est que lui aussi est portugais... L'indispensable étiquette brusselloise Okraina nous présente quelques histoires bien tordues du méconnu poète du Massachusetts David Greenberger en compagnie de Glenn Jones & Chris Corsano, et ça envoie du steak plus consistant que de la rillette de crabe. Le même Corsano se démène comme un beau diable aux côtés du somptueux pianiste ravageur irlandais Paul G. Smyth, tandis que John Dikeman de feu Cactus Truck croise le fer de ses tuyaux chauffés à blanc avec la triade hispanico-lusitanienne au Centro Jazz Clube de Coïmbre. On ferme le ban avec la séance d'ultimes bonux, pour aller jusqu'au bout toujours plus loin toujours plus fort.

Pour vous vacciner contre les morsures des serpents de mer, réchauffez vos couleuvres dans le sein de l'Azile 




lundi 6 février 2017

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 18 - Il Faut De tout Pour Faire un Monstre

Et oui, c'est bien vrai que votre Azile hebdomadaire est tout aussi peuplé que mal fréquenté, ce que la bande que vous tenez maladroitement entre vos mains moites et fébriles va tenter de vous prouver derechef.

L'Anarchist Republic Of Bzzz de Seb el Zin d'Ithak est bien plus qu'un super-groupe, c'est un méga super-groupe à écouter en boucle ! Le lundi c'est bien connu, c'est... c'est... Ravioli Me Away, un combo post-punk avec des nénettes so british qui déchirent. Free Salamander Exhibit, le nouveau combo d'Oakland des ex-Sleepytime Gorilla Museum, a des relents de Thinking Plague mâtinés de décompositions zapaïenne, avec un zest de metal rougi au psychédélisme de la côte ouest, sur ce 1er opus publié chez Web Of Mimicry, le label de Mr. Trey Bungle Spruance. L'hybridation entre le son du Sahel de Group Doueh et le free rock capillotracté de Cheveu sort des pistes pour mieux trouver ses propres lignes de fuites.

Côté nomadisme, le trio entre Keiji Haino, Jozef Dumoulin & Teun Verbruggen n'est pas en reste, avec un live aussi charpenté qu'éruptif. Blessed Initiative, c'est la tendance fractale de Yair Elazar Glotman alias Ketev, ce qui ne veut absolument rien dire mais on tenait quand même à insister là-dessus. Avec Lord Tang on retourne à Oakland ou plutôt dans le cosmos halluciné de sa deuxième livraison. L'ex-Dark Day Robin Crutchfield a beau se faire très discret, on a réussi à débusquer son dernier disque tout aussi mystérieux que les précédents.

Ce qu'il y a de chouette avec les Italiens, c'est qu'ils sont capables de rééditer tout ce qui dort dans les caves, et quand il s'agit d'un collectif de  free-jazz de la botte de la grande époque passé inaperçu, à l'Azile on exulte ! Ce qui est le cas du Gaetano Liguori Collective Orchestra, Ze very big decouverte pas très verte de la semaine. Maninkari, le combo suisse des frères Charlot, en remet une couche dans le psychédélisme lugubre, avec une bande-son pour un court-métrage gothique. Et on repart pour un tour de tourneries avec la série de bonux croisés aux protéines fluorescentes de méduse tant attendue.

Plus éloigner les tentacules purulents des Daleks, choisissez la lotion spéciale Azile





dimanche 5 février 2017

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 17 - Ne Pas Se Fier A Sa Couverture

MMXVII, année de la recette ou de la disette, comme vous préférez !
Comme vous n'alliez tout de même rester à vous languir bêtement tel(le)s Pénélope devant son métier à tisser, après avoir joué la fille de l'air pendant quelques semaines, voici enfin votre émission de variétés de traverse de retour en son bercail capitonné, avec la mise en boîte réglementaire et toutes les précautions d'usage qui s'imposent.

Pour braver l'espace-temps, on redémarre à hue et à dada avec le tube qui monte et qui descend d'Einstürzende Neubauten sur un nouveau pot-pourri bien senti. Le plumitif Dan Melchior continue de nous ravir avec ses solos beefheartiens en diable et son 40ème opus rugissant sous bannière Monofonus, et Richard Youngs est logé à la même enseigne, mais en nettement moins blues.

On avait connu Emmanuel Scarpa aux balais au sein de la nébuleuse Coax, cette fois il vole de ses propres ailes avec le même genre de migration empruntée par le R.I.O. canal historique. Côté essais psycho-acoustiques, la rencontre de Rapoon, projet de l'ex-Zoviet France Robin Storey, et de Pas Musique se pose là, tandis que le dernier Paul Wirkus est bien plutôt d'ailleurs, comme aurait dit l'ufologue Bachelet.

Côté retour gagnant, Roberto Musci faisait les choux gras des musiques nouvelles avec ses continuums ethno trippants sur instruments indigènes mutants depuis le milieu des années 80 jusqu'à la fin des années 90, et ça fait donc ultra plaisir de le voir se raccrocher aux branches de l'actualité avec une anthologie de derrière les fagots. Le mythique combo d'impro live-elektronische intuitif Musica Elettronica Viva renaît également de ses cendres avec une perf' à Victo au Canada pour fêter les 50 ans du groupe qui est plus qu'une piqûre de rappel des talents multicolores du grand MEV... On ne connaissait pas le sax Albert Cirera, mais le découvrir au côté de la section rythmique la plus vibrionnante du jazz free lusitano-hispanique, et sur de surcroît sur notre étiquette balte préférée, est un pur délice ! Quant à Sarah Davachi, ses synthés analogues bien lustrés vous foutent bien la tête dans un sac, mais sans pour autant l'avachir d'un iota. Et pour en finir jusqu'à notre prochaine édition, nos bonux aussi fondus que gouleyants n'attendent plus que vous pour être servis très frais.

Mieux vaut jeûner avec les aigles de l'Azile que picorer des ailes de poulets devant le super bowl