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mercredi 21 décembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 14 - La Danse des Tonneaux Brisés

La fin d'année approchant à grands pas, nous aussi à l'Azile on s'est dit qu'il fallait enfin vous apporter la bonne nouvelle et ce, et comme de juste, à grand renfort d'enfumage, de bâtons de pluie, et de mantras positifs démultipliés par la magie du podcast s'il vous plait, sans omettre bien sûr les bonux de cette version deluxe pour mieux faire durer le plaisir et finir en apothéose.

Le nouveau combo qui réunit Thalia Zedek, Jason Sanford de Neptune & Gavin McCarthy est tellement effervescent qu'il s'est tout bonnement fait appeler "E", et il manquerait plus que E se présente également à la présidentielle pour couronner le tout. Initié à l'orée des années 2000, le Scorch Trio n'a rien perdu de sa superbe, même s'il s'est depuis délocalisé aux States et amputé d'un membre pour s'en adjoindre finalement un quatrième, pour toujours plus de fire music. Le duo Roji entre Gonçalo Almeida & Jörg A. Schneider témoigne de cette belle vitalité de la nouvelle scène européenne impro-free qui navigue entre le Portugal, l'Allemagne, l'Angleterre et les Pays-Bas, et comme Colin Webster s'époumone avec eux, on ne peut que se jeter dessus les yeux fermés ! Otomo Yoshihide se fait un chouia plus avare en nouvelles galettes ces derniers temps, mais on vous a quand même retrouvé sa trace sur un chouette live à Tokyo publié au printemps dernier.

En cette fin d'année, on est ultra ravis du grand retour de Rashad Becker, et ses glissandi synthétiques cousus main sont toujours aussi magistralement divins. Eli Keszler enchante également les cœurs des petits et des grands avec son nouveau solo, d'une intensité frénétique proprement abyssale. La légende des musiques concrètes outre-Atlantique Tod Dockstader, illustrateur légendaire pour Tom & Jerry ou Mr. Magoo, complète le tableau avec des pièces enregistrées de son vivant, mais jamais éditées jusqu'ici. Le projet Fenêtre Ovale d'Eve Risser, Joris Rühl & Karl Naëgelen réinvente les stratégies obliques de l'impro par le trou de la serrure, et on est plus que ravis de réentendre le lithophone de Thomas Gouband sur le tome 2. Jean-Luc Guionnet est tout aussi pertinent au sax que sur lutherie organique, et aussi royal sur disque qu'en live. L'Ensemble Phoenix de Bâle n'en est pas à son galop d'essai dans l'interprétation contemporaine des fralés des musiques expé, et cette rencontre avec Jérôme Noetinger de Metamkine n'en est que plus haute en couleurs, d'autant qu'on y retrouve les frangins Buess de l'ancien combo 16-17. Tod Dockstader referme le cortège avec un revenez-y de ses compos électroacoustiques des années 60.

Pour avoir l'abricot en folie après le solo de mandoline, pressez sans bourse délier l'Azile





dimanche 11 décembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 13 - Minute Papillon

Ca y est ! On arrive presque en décembre. Traditionnellement, plein de gens vont, dès ce week-end, décorer le sapin de noël de guirlandes, de boules, et d'illuminations de toutes les couleurs de la vie pour la plus grande joie des enfants.

Ce que les gens ignorent c'est qu'aujourd'hui, leurs enfants en ont marre d'entendre à ce moment, Tino Rossi ou bien les arrivistes qui se sont succédé depuis quarante ans avec leurs disques de noël. Les enfants veulent entendre Pierre Henry, Dominique Grimaud, Kraftwerk, Bérurier Noir, Faust, Karlheinz Stockhausen, Didier Super ou Ludwig von 88.

Les plus mélomanes d'entre eux ne rechignent pas à écouter un Jean-Claude Risset ou un Pauline Oliveros pour leur rendre hommage. Ils sont, bien sûr, tous les deux au programme de ce XIIIème épisode. Alors, chers parents, entendez les volontés de vos enfants et décorez le sapin en mettant l'Azile de la semaine. Vous verrez que cette livraison hebdomadaire de curiosités automnales nous conduit cette fois de Portland à Héraklion, avec quelques circonvolutions excentriques autour de San Francisco dans les années 60, ce qui ne peut pas nuire, me direz-vous.

Jungle Nausea, side-project de Smegma, combinait post & art punk assez allègrement vers 1982-84, avec force instruments-maison et noise bondissante. Die Krupps met les petits plats dans les grands chaudrons de la Ruhr, pour une fondue revival de sa "Stahlwerksinfonie" en compagnie des gens de Faust, Pyrolator et Mani Neumeier de Guru Guru, et une pointe d'Einstürzende Neubauten pour relever le potage. Le 45 tours de Paul H. Williams est un genre d'OSNI enregistré dans une chambre de bonne sur cassette en 81, à classer entre The Normal & Throbbing Gristle, et inspiré comme de juste par la SF post-apocalyptique de sir J.G. Ballard. Le nouvel opus du combo islandais Amiina prend un air sombre de musique nouvelle à la Teho Teardo pour illustrer le Fantômas de la Belle Époque.

Après son décoiffant "Haircut", TOC est de retour cette fois avec une fanfare apocalyptique lilloise The Compulsive Brass, dans laquelle on retrouve quelques têtes bien connues. Après Intersystems dont on vous avait abondamment causé l'an dernier, Syrinx, l'autre projet du pionnier du Moog canadien John Mills-Cockell, refait surface avec une intégrale doublée d'inédits. Eli Keszler, le virtuose des crotales et des fourmillements sur caisse claire combinés à de l'électronique en miroir, s'est fendu d'un solo bien fractal  dont il a le secret. Dark Entries, le label de San Francisco, continue de nous alimenter en bizarreries de la fin 70-début 80, et cette fois Λένα Πλάτωνος ou Lena Platonos, la diva des musiques électroniques grecques, un genre de croisement entre Laurie Anderson, Björk et Bob Ashley, et une seconde réédition de ses frasques avant sa retraite anticipée à l'HP.

Feu Pauline Oliveros ne faisait pas qu'animer des bœufs impro avec son accordéon musette en intonation juste et tout le gratin des musiques expé depuis plus de 50 ans, elle a aussi laissé son empreinte comme l'une des pionnières des musiques électroacoustiques minimalistes les plus sauvages, et c'est pourquoi on lui rend un hommage appuyé avec un classique de derrière les fagots enregistré comme de juste au Tape Music Center dans les années 60. Hasard de l'actu, Jean-Claude Risset, le pionner de la synthèse sonore sur ordi, lui aussi a décidé de faire voile vers le soleil, dans une trajectoire qui l'aura conduit des laboratoires Bell jusqu'à aller s'enterrer sous Beaubourg. On se termine sur une note un chouia plus guillerette avec du bon free lusitanien, et le Motion Trio de Rodrigo Amado, remonté comme un coucou prêt à pondre chez vous, sans compter les substantifiques bonux pour rassasier tout le monde avant le prochain épisode.

Avec la réverbération azilaire, évitez que l'air qui vous trotte derrière la tête ne vous descende dans le derrière




dimanche 4 décembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 12 - Et tant d'autres choses encore

En voyage officieux en Azile, Donald Trump, a dû faire rapidement face à sa notoriété et s'est aperçu qu'il n'était pas possible de rester incognito bien longtemps.

Du coup, il a enfilé sa tenue de camouflage préférée. Celle qui lui sert habituellement à frapper les pauvres dans les rues sans se faire identifier, tel un super héro actuel.

Une énième bonne idée du prochain Président of the United States of America. D'ailleurs, Monsieur Trump partage beaucoup d'idées avec nous, à l'Azile. A tel point que lui et notre président vont échanger leurs idées afin de développer un programme mondial sur le respect d'un plus grand mépris des pauvres et des étrangers pour un monde meilleur.

En attendant, vous pouvez écouter en toute quiétude ce XIIème volet de cette XIIIème saison de l'Azile le + sûr. Sa publication sur le blog a mis du temps à venir. Temps normal du deuil de Jean-François Copé. Regrets éternels. Salut, l'artiste !

Au programme, et pour faire court et archi-efficace : le nouveau Spaceheads se télescope avec le Renaldo & The Loaf tout nouveau au goût de banane qu'on n'attendait plus, pour une spéciale dédicace au Fab'. Le crooner tellurique Tazartouille rencontre deux nouveaux potes polonais, et ils se racontent des histoires abominables à cracher dehors. On observe une minute de bruit blanc à la mémoire du big boss de Musique Action, Dominique Répécaud, activiste indéfectible des musiques de traverse internationales qui nous a tiré sa dernière révérence.

Léonore Boulanger nous inquiète de plus en plus, car plus rien ne l'arrête. Outre, son nouvel opus déjà très chamarré avec ses camarades de jeu habituels, elle chante maintenant le perse à merveille aux côtés de Maam-Li Merati chez les belges d'Okraïna. Delphine Dora est tout aussi boulimique qu'inarrêtable, bien qu'un poil plus gothique. In-Poly-Sons fête à sa manière l'élection américaine, sur un work-in-progress qui va les mener on ne sait où, surtout avec les pistons bientôt sur cylindres du père Bastien. Mai Mai Mai aime beaucoup les ruines antiques et la polenta bien relevée, à l'image du nouvel opus chez Boring Machines.

Ce qu'il y a de chouette avec les disques, c'est qu'on peut participer à des concerts sans se déplacer, par exemple au fameux Cafe Oto de Londres avec miss Okkyung Lee & Christian Marclay, qui eux y étaient forcément le 25 Avril 2014 à 21h30, je m'en souviens d'ailleurs comme si c'était hier. A l'enregistrement d'Hastings Of Malawi, ce side-project du proto-Nurse With Wound aussi on y était, surtout qu'à l'époque on écoutait plutôt en boucle "Just Can't Get Enough" et "les Lacs du Connemara", du coup on est fort ravis de cette juste remise à l'heure des pendules et de cette salutaire réédition Sub Rosa. Enfin Sébastien Roux s'acoquine aux brocolis pour une cover du Xème quatuor de Ludwig van Beethoven, que Pierre Henry lui-même n'aurait pas osée. Et comme de juste, la maison régale avec ses restachou bonuxiens, dans le cadre de notre politique anti-gaspi.

Avec l'Azile, goûtez au prix du silence et de la folie qui se danse




                                   DONALD TRUMP EN TENUE DE CAMOUFLAGE 

mercredi 23 novembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 11 - Blindage Caractériel

Depuis cette semaine, une nouvelle recrue a rejoint l'Azile. Il s'agit de la célèbre chargée de communication russe Briga Bogdanova. On l'a engagée pour s'occuper de la campagne de notre petit protégé, Emmanuel Moncon, pour l'élection à la présidentielle de l'Azile l'an prochain.

Cela n'a pas été évident de la convaincre car elle n'a pas l'habitude de s'occuper de mauviettes au charisme d'agent administratif. Mais finalement, à force de zéros sur le chèque, nous y sommes parvenus.

Elle a déjà revu son programme de A à Z et je peux vous dire que l'on pourra confondre Emmanuel Moncon avec le Père Noël. Sans trop dévoiler les petits secrets de campagne, je peux vous annoncer qu'il se pourrait qu'il nous propose le retour du Crous mag ! Je sais ça semble incroyable, tellement cela donne l'impression de vivre un rêve éveillé. Mais voila la  première mesure que Monsieur Moncon proposera.

Briga Bogdanova s'occupe également de son slogan de campagne mais pour l'instant chuuuuuuutttt ! Laissons-les travailler ensemble tout en écoutant l'Azile de la semaine qui, grâce au spectaculaire décalage spatio-temporel de sa mise en ligne, a été missionné pour graver une bande sonore rafraichissante afin d'accompagner le voyage des 6 astronautes compressés dans les 2,5 mètres de leur capsule Soyouz, jusqu'à l'amarrage à la station spatiale après 30 tours complets du propriétaire. Car oui, l'Azile résonne dans les coeurs depuis les steppes du Kazakhstan jusqu'au Cosmos, et on est émus jusqu'aux larmes à la pensée de ces cerveaux téméraires habités par toutes ces musiques qui les portent.

Le trio Ava Mendoza, Maxime Petit et Will Guthrie fricote ensemble depuis quelques deux-trois ans, mais n'avait pas pris le temps d'en informer les autorités tabloïdiques, chose avouée est à moitié réparée... Autre ménage à trois, la danoise la plus excitante du moment : Mette Rasmussen s'est entichée elle de Chris Corsano avec qui elle a abondamment tourné ces deux dernières années, et ils sont rejoints par l'autre partenaire régulier de Corsano : Paul Flaherty, le gars qui souffle comme un dératé dans sa tuyauterie depuis plus de 40 ans sans jamais s'y prendre la barbichette. La semaine dernière, nous vous parlions du jeune combo Boujeloud, depuis nous sommes ravis d'annoncer qu'ils ont gagné un Music Award danois dans la prestigieuse catégorie "Årets Danske Særudgivelse", comme quoi l'Azile a bien été entendu. La Country Music de Tilth ne passera jamais chez Georges Lang, et c'est fort dommage car leur post-rock racé y aurait fait merveille pour les sans-sommeils.

Le premier septennat de Pink Floyd fut tout aussi passionnant qu'équilibré entre pop psychédélique et expérimentations, et le nouveau coffret fleuve "Early Years 1965-1972" permet de remettre les pendules à l'heure et de découvrir tout un pan d'inédits, chûtes, live rares etc., agrémentés de l'iconographie nécessaire, sans compter les indispensables images stroboscopiques d'époque. Le duo Body/Head de l'ex-Sonic Youth Kim Gordon avec l'immense Bill Nace sait faire ronfler les amplis fender comme on aime, autant que Phil Todd d'Ashtray Navigations sait manier le drone psyché avec maestria mais sans allusion mal placée à Fillon. La diva stambouliote Gaye Su Akyol excelle dans le registre psyché country-western oriental, avec sa voix à faire fondre les météorites. Friends & Neighbors distille un genre de free jazz mélodique d'influence Colemano-Sheppo-Pharoah Sandersienne, et une fois de plus, c'est une émanation éruptive en direct du maelström d'Oslo. La bay area de San Francisco se défend pas mal non plus dans le registre, avec trois nouveaux improvisateurs réunis autour du vétéran de Chicago Frank Rosaly, et c'est un coup de maître de l'indispensable marque de Vilnius NoBusiness. Trance Map d'Evan Parker & Matt Wright c'est une vieille histoire, et ça fait plaisir de les réentendre avec du sable entre les orteils, et pas mal d'autres énergumènes échoués sur la plage ensoleillée de Ramsgate dans le Kent, sur cette archive du Contra Pop Festival 2015. Le délicat Overtone Ensemble fait chanter les bols, et à l'instar de l'ami Ricoré il arrive toujours au bon moment, comme la séquence bonux tant attendue par les plus goulu(s) d'entre vous.

Pour dompter le courage tranquille de la volonté et atteindre la force de la vérité avec le niveau de conscience du système nerveux en plein vol yogique, adoptez le parti de l'Azile




BRIGA BOGDANOVA


mercredi 16 novembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 10 - La Vérité dévoilée

Chaque semaine on lève le voile sur l'Azile avec un peu plus de retard sur le programme suivant, parce que l'Azile se doit de mûrir dans nos têtes malades, pour mieux se graver dans le marbre et infuser encore plus dans vos coeurs.

Boujeloud par exemple, ce tout jeune combo de Copenhague, on aurait pu passer à côté que la face de l'Azile en aurait été franchement bouleversée, et que ça en aurait fort dommage, surtout avec un tel power-freak-funk en mode XXL. La rencontre entre le vétéran des musiques minimale répétitives Rhys Chatham & Oneida n'est pas piquée des gaufrettes non plus, surtout au niveau de l'irrésistible double couche fraise vs. fraise des bois.

Feu Jean-Jacques Perrey aurait pu devenir toubib à Brétigny-sur-Orge, mais la thérapie de l'électronique populaire était chevillée à son corps, et il nous aura bien inoculé le virus pendant un demi-siècle tranquillement l'air de rien, que ce soit sur son ondioline, avec le ventriloque Jacques Courtois, le Commandant Cousteau, ou son alter-ego d'outre-atlantique Gershon Kingsley. Muni de huit walkmans Sony et de contrôleurs bricolés, l'ex-guitariste de blues A​.​K​.​Klosowski arpentait des chemins tout aussi sinueux vers 1982-1984. Le Tomutonttu nouveau est également chamarré, même si un tantinet plus chargé en brames de cerfs de Laponie.

Les explorations ethnotroniques d'Andrew Pekler évoqueraient presque les excursions au coupe-coupe de Roger Roger avec Nino Nardini, alors que celles des années 70 du pionnier bricolo britannique Malcolm Pointon, qui sont une vraie découverte, franchement pas du tout. Le nouveau florilège de pièces des années 70-80 de Carl Stone fout bien la tête dans un sac aussi, recyclé comme de juste.

Le guitariste du Pays du Bonheur National Brut Tashi Dorji en compagnie du percubateleur Tyler Damon se prendrait presque pour Thurston Moore, et cette nouvelle corde sensible à son arc n'est pas pour nous déplaire. Les deux ensembles réunis pour l'occasion Muzzix & Dedalus nous rejouent le cycle des 25 madrigaux, les hymnes hippies pré-écolo de Moondog, mais c'est pas pour fêter la victoire de Yannick Jadot. "Ooga Booga Bongo" nous affirment les californiens de Lucky Dragon, et c'est difficile de réfréner un tel enthousiasme. Mais la palme de l'archive sans une ride revient sans conteste au label Intakt, avec un live époustouflant de Don Cherry, John Tchicai, Irène Schweizer, Léon Francioli & Pierre Favre à Willisau du 30 août 1980 comme si vous y étiez. Et comme l'Azile baladodiffusable n'est point chiche en grains, notre marchand de sable bonux vous en a remis une louche, pour mieux prolonger l'hypnose extatique jusqu'au prochain épisode.

Pour emballer la vendeuse du rayon disques de Prisunic, choisissez l'Azile


PARFOIS, IL FAUT ETRE PATIENT AFIN DE PROFITER DU PODCAST DE L'AZILE



mardi 8 novembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 09 - J'irai Boiler dans les Hurles

Cette année Halloween tombant pile-poil chez nous un lundi, l'occasion était trop belle de sortir l'artillerie lourde, et comme en plus on fêtait les 90 ans d'anniversaire de naissance de Colette Magny, on s'est dit qu'une telle conjonction des astres n'arriverait pas deux fois de sitôt, et qu'il fallait donc de toute urgence en profiter.

On teste à haut volume les effets psychoacoustiques dévastateurs de Kassie Carlson de Guerrila Toss, parce si les brooklynois ne veulent décidément pas venir au pays de la galette-saucisse, il n'y a pas de raison qu'on n'en parle pas quand même ici. Radian non plus d'ailleurs, puisqu'eux ont plutôt pris l'habitude de jouer plutôt en charentaises dans leurs vertes contrées autrichiennes, quoique non, finalement. Les Massicot viennent souvent ailleurs comme ici, mais cette fois plutôt en mode Hyperculte, ce qui n'est pas pour nous déplaire non plus, mais on se rattrape en tout cas avec leur dernier maxi. Gabriel Hibert fait dans le gothique flamboyeusement léché, et on dirait presque le rejeton indigne de Charles Hayward - période Camberwell Now.

Oren Ambarchi pratique depuis longtemps le malaxage de cerveau, tout en parlant au clubber qui sommeille en vous avec ses ondes sinus, ce qui n'est pas vraiment le cas des viennoiseries étouffe-chrétien de Jung An Tagen. Hanno Leichtmann & Valerio Tricoli sont faits pour s'entendre, même si leur rencontre pourrait plutôt servir d'accompagnement à une séance de trempette de minuit au lac des morts-vivants.

Prenez une Colette Magny déjà bien vénère en l'an 66, un Marcel Mouloudji suffisamment auréolé de succès pour s'essayer lui-même à la production, et des structures bancales de musiques concrètes du trop méconnu André Almuro, secouez-le tout et vous obtiendrez le disque de spoken words le plus abominable de tous les temps, toujours pas réédité ce qui est littéralement scandaleux. Pour faire bouillir la marmite du studio Apsome, notre increvable Pierre Henry s'essayait à la fin des années 50 à l'illustration de poésie sonore sur microsillon, et la réédition de cette passade un peu verbeuse entre directement en tête du top 10 de l'Azile. Les bataves, c'est bien connu, se transforment en loups affamés lorsqu'ils écoutent du free-jazz à haute dose, et Naked Wolf qui ne déroge pas à la règle est là pour nous le rappeler. Luminance Ratio éclaircit quelques malentendus, même si l'on risque fort de se brûler quand on s'approche trop de l'ampoule, comme disait la bonne tante Germaine qu'on n'a pas connue lors de l'électrification des campagnes. Mais l'on s'égare, ce qui n'est certainement pas le cas de la séquence bonux, qui permet de revisionner ad vitam le best de vos pires cauchemars radiofaunesques.

Pour combler vos plaies béantes et les vers qui vont avec, choisissez le programme tout frais purulent de l'Azile


HALLOWEEN
 

mardi 1 novembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 08 - Marmelade Inpolysonne

Cette semaine lundi en huit d'avant, comme c'est les vacances, c'est la megaouatoeuf dans l'Azile le + Sûr. On a roulé les tapis et sorti nos boîtes à meuh pour accueillir Denis Tagubu, l'homme qui murmure à l'oreille de l'hémiptère nord-gauche, et qui se cache derrière les activités pas toujours trait net du label In-Poly-Sons. Il fallait bien ça en effet pour commémorer cet évènement planétaire gigantibus s'il en fusse : le 1er concert hors de sa douche depuis pas loin de 31 printemps du TOUPIDEK LIMONADE, qui déballe son barnum pour un florilège de son cru en compagnie de Klimperei & de Grimo, SAMEDI 5 NOVEMBRE au caf'conc' LE PANAMA, sis précisément dans le bourg brétillien au 28 de la rue Bigot de Préameneu, les bigots ayant toujours vocation à être proches de leur noeuds.

On remonte le fil du temps, et on bat la campagne sur les traces de ce duo puis trio de plumitifs aux textes fort alcides, tout d'abord en Lotharyngite avec Hellebore, puis s'en suivront moult escapades et escalades du côté de l'Himalayaa à grand renfort de liqueur de mirabelles, et l'enregistrement d'une palanquée et demie de chansons tout aussi bancales qu'impopulaires depuis 1985. Après quelques concerts à leurs débuts, marqués par la syncope de Johnny cette même année, les Toupidek ont préféré renoncer d'office aux 200 heures de scène, et se contenter de cultiver leur petit lopin de banquise sans galoper, dans un genre d'immobilité sérieuse, à l'image de leurs affûtés alter égoïnesques Look De Bouk. C'est d'ailleurs pourquoi ce concert du 05/11/16 à 20h30 pétantes a ceci de particulier que même le calendrier maya ou l'almanach Vermot n'auraient pu prédire que les Limonades allaient finir par fendre la glace de la sorte, et remporter la palme du come-back qu'on n'attendait plus.

S'agissant de KLIMPEREI, hyperactif lui aussi depuis l'an 85, le klingklanguesque projet de Christophe Petchanatz ne s'ass'agite pas plus sur scène, d'autant qu'il officie régulièrement aux côtés de la douce Madame Patate, autre valeur sûre d'In-Poly-Sons, et plus récemment de Sacha Czerwone, tout cela ne l'empêchant pas d'enregistrer à qui mieux-mieux en faux-soli ou vrais duos, et avec de vieilles connaissances. Pour coroller tout ça, le satrape Tagu lève le voile sur un nouveau disque longue durée de tagubuesques chansons pop désarrangées par Klimperei lui-même, dont il nous fait profiter de la primeur, avant la mise sous presse et la sortie des tubercules.

On ne présente plus Il Maestro GRIMO, auteur de l'increvable générique de l'émission, ni Véronique Vilhet membre émérite des regrettés Johnny Be Crotte, leur "AAHH!!" en duo ayant tourné en boucle tout l'hiver dernier sur les platines azilaires. Denis nous gratifie généreusement d'un extrait escluxif du test pressing du protéineux concept-album "Îles", plus doré-croustillant que le Pop Corn par Antoine. Pour être au complet sans finir aux pièces, on parachève cette spéciale avec l'implacable mécanique inpolysonne, et un bout de ficelle du sonorama d'Alain DeFilippis, ainsi qu'une comptine à l'envers de l'inénarrable Pierre Bastien, dont les machines s'exposent ces jours-ci-même dans le bourg. Et comme l'on a été fort sages, on se termine en apothéose avec un véritable feu d'artifice de perles bonux tout droit échappées de la boîte à malice toupidekoise z'et inpolysonne.





mardi 25 octobre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 07 - "L'impact des rayons cosmiques à la surface de Mars"

Ca y est ! Les primaires de droite et d'extrême droite, c'est parti. Tous nos postulants non-préférés sont en lice pour devenir le candidat qui ne fait rêver personne aux élections présidentielles.

Nous avons suivi la famille Leclerc de Saint-Grégoire qui attendait avec beaucoup d'impatience le débat sur TF1 voici quelques jours. Comme vous pouvez le constater sur la photo ils étaient au taquet. Edouard-Bernard, le chef de famille a même un sens de la politique assez pointu. Un moment il a dit "je l'ai dans mon viseur c't'enculé". Une fine analyse en effet, mais on ne saura jamais si cette phrase pleine de bon sens concernait Nicolas Sarkozy ou Nicolas Sarkozy. Edouard-Francis, le fils ainé, s'est fendu d'un "j'vais t'faire un second trou de balle et tu pourras y foutre ton pain au chocolat, sale crevure !". Comme quoi, on peut avoir 16 ans et être un brillant analyste politique. C'est l'avenir de notre nation.

En tous cas, grâce à la famille Leclerc, on peut être rassuré quant à l'intérêt que porte les gens sur la politique aujourd'hui. Ils sont de plus en plus intéressés. Malgré tout, cela les passionne moins que le septième volet de l'Azile. Et c'est bien normal car cette semaine votre émission qui en connaît un rayon sauf en biclou Peugeot, vous propose votre ration spéciale pour mouvement perpétuel, et quelques menus frottements entre machines rouillées et tapis volants à base de poussières cosmiques.

Le duo new-yorkais Kellar réunit un cogneur régulier des orchestres de Thurston Moore et un gratteux qui enseigne l'art des bruits du côté de la grosse pomme. Le norvégien Your Planet Is Next s'est fendu d'un disque de bleeps pas piqués des hannetons et un tantinet moins acide que ses frasques ordinaires. La 3ème livraison du trio franco-teuton Bader Motor est tout aussi motorique les mains dans le cambouis que les précédentes, avec des textes particulièrement relevés. Radian is back ! Et c'est peu de dire que ça nous fait hachement plaisir. L'américain Yves Tumor installé entre Leipzig et Turin signe son premier disque officiel chez Pan, et pas besoin de se demander pour qui sont ses serpents qui sifflent sur nos têtes.

Solaris n'a pas rencontré les créatures étranges du physicien Sartorius et du cybernéticien Snaut, mais le trio reformé après près de 40 ans pratique le genre de krautrock kaléidoscopo-protoplasmique de vos rêves. Camberwell Now aussi is back 30 years after, mais là il s'agit d'une luxueuse réédition des aventures post This Heat de Charles Hayward en mode avant-disco. Kim Myhr malmène sa guitare sèche en mode automatique pour mieux en extraire les subtiles harmoniques. On profite de la tournée européenne des fameux Konstrukt pour en prendre une nouvelle rasade de leur raki extrait d'une cassette enregistrée live dans la Perfide Albion l'an dernier, avec une formule augmentée qui sonnerait presque comme du Miles Davis époque Agharta. Le tandem Steve Noble et Kristoffer Berre Alberts nous refont le coup d'Interstellar Space de messieurs Rashied Ali & John Coltrane, et nous propulsent de l'autre côté de la galaxie. Le batteur trop méconnu Abbey Rader n'est pas en reste avec pas moins de 3 sax dont le vétéran Kidd Jordan qu'on aimerait bien entendre lui aussi plus souvent. Enfin, l'argentin Federico Durand calme le jeu avec de l'ambient méditatif pour ouvrir grands vos  vos chakras, sans compter bien sûr les techniques d'ouverture et de nettoyage grâce à nos lumineux bonux spécialement étudiés pour revivifier jusqu'à la racine de votre chakra le plus intime.

Pour éviter de vous prendre une météorite sur la tronche, testez l’interaction avec les quantas sonores de l'Azile




lundi 17 octobre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 06 - Pour la joie, le bonheur, le plaisir et la tendresse

Franchement...cette semaine, l'Azile est heureux. L'Azile a du plaisir. Pourquoi ? Parce que cela faisait bien longtemps que l'Azile n'avait pas recruté de stagiaire gratuit à cause de la mauvaise ambiance socialiste qui règne depuis 4ans. La pression des pauvres est très grande car il n'ont rien à perdre. Pas même leurs dents. Et encore moins leur honneur.

Mais fort heureusement cela commence à changer. Une brise de droite commence à faire son apparition. Il n'en fallait pas moins, pour nous, pour accueillir notre nouvelle recrue sans bourse délier. On en a bien profité. Nous avons recruté Roland-Laurent, qui, supporte les mois de frustration. Il est devenu le factotum de l'Azile. Il fait tout ! Et le tout avec le dédain, les moqueries, et l'irrespect dus aux sbires pauvres. Moi, mon plaisir c'est de lui foutre des coups de latte dans les côtes en public. Une vraie humiliation-spectacle appréciée du public autant qu'un concert de M.Pokora, Black M ou Jean-Pierre François.

Pour ce qui est de cette semaine, on aurait pu citer le poète visionnaire Hugues Aufray, traducteur fidèle de M. Robert Zimmerman : "Si tu croises les troupeaux de Rennes vers la rivière à l'été finissant, assure-toi qu'un bon châle de laine la protège du froid et du vent ", parce que c'est vrai que mine de rien, il a fait bien frisquette sous nos tropiques, sauf bien sûr dans les studios de l'Azile où le souffle du vent et des ondes est toujours chaud.

On avait adoré le premier opus de Naked Wolf aux éditions El Negocito l'été dernier, leur second est en passe de devenir disque de platine cet automne, et c'est toujours plaisant d'observer un loup à travers une loupe. Le barbarytolondonien Colin Webster n'en a que faire du brexit, et nous le prouve avec un nouveau projet en compagnie de la diaspora du free espagnol. Felix Kubin remet le couvert avec son orchestre classique Mineralorchester, et André Rieu peut aller se rhabiller.

Les suisses Spook s'excitent dur pour ne pas finir chocolat, et Sparkle in Grey suit l'exemple de Francis Cabrel, et se met au double live. Brando's Island, c'est la nouvelle sensation növö punk au vibraphone gonflée à bloc pour faire guincher les vahinés. Le portugais vétéran de l'expé exotique David Maranha remporte le tremplin du groupe post-Velvet Underground à la sauce La Monte Young, et le DKV Thing Trio est une vraie machine de guerre en concert en mode polonaise héroïque. En 1974, Hüseyin Ertunç n'avait que faire de VGE, et cuisinait de l'excellent jazz frites peinard dans son quartier du Massachusetts.

Enfin, on fait connaissance avec l'étiquette québécoise Kohlenstoff, et un duo de compatriotes virtuoses des tables tournantes pour un hommage aux pionniers de la musique concrète du feu de Zeus. Sans compter les nombreuses chansons Bonux « Stop ou Encore » qui ne vous seront offertes que suivant la force de vos appels pour faire exploser le standard.

Pour entendre la réponse du vent et choisir la liberté, câblez-vous sur l'Azile





lundi 10 octobre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 05 - InterMezzé

Ce n'est pas parce que l'Azile le + Sûr est, maintenant, disponible en podcast, qu'il faut l'écouter dans n'importe quelle condition ! Un Azile se savoure avec délectation afin de pouvoir en extraire le nectar.

C'est pourquoi il est important, juste avant d'écouter son émission préférée, de manger léger et sain. Et cela ne coute pas très cher. Je précise cela pour les pauvres qui, malheureusement, nous écoutent.

Un Azile sain dans un corps sain, il n y a rien de plus logique. Et c'est quand même bien mieux que d'écouter Skyrock en mangeant un paquet de chips éco+, non ? !

Cette semaine d'Azile est particulière vous le constaterez. En effet, vous n'entendrez pas votre animateur préféré durant l'émission. On peut raisonnablement penser que sa non-présence y est pour beaucoup. Mais pour pallier la défection de la speakerine de l'Azile partie quelques jours voir ailleurs si l'herbe était plus rouge, nous avons mis sur pied une bande spéciale de musiques d'ameublement entièrement nouvelles.

Pas du vil aggloméré à monter soi-même, non ! on a préféré vous montrer précisément de quel bois on se chauffe avec cette mixtape moulinée à base de sélections inédites de disques parus ces derniers mois, présentés au moins une fois, mais trop peu joués à l'antenne.

Testez les particules semoules en transmutation du couscous boulettium de l'Azile, encore plus croustillantes que les picorettes qui collent aux dents




lundi 3 octobre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 04 (version longue inédite) - Le Redevenir Gris

Avec le même photo-synthétiseur qui fait pousser le gazon à Wimbledon, on a chauffé les potentiomètres de l'Azile sur 48°5' nord et 1°28' ouest pour vous propulser cette nouvelle série de hits d'aujourd'hui, et éviter de se fader l'automne alité.

Le duo londonien Grumbling Fur rembraye pour un 4ème acte toujours à cheval entre un psychédélisme esotérisme à la Coil et une pop acidulée à la Depeche Mode, et un goût pour les peluches qui n'a d'égal que celui des marionnettes des dingos new-yorkais de Macula Dog. Cougouyou Music, le disquaire de Perpignan et le label sans attaches Staubgold se sont unis pour le meilleur et mettre bas une nouvelle collection de petits disques noirs et deux 45 tours d'un coup d'un seul de Pascal Comelade, dont un inédit de son époque Parasite vers 1980 avec Armand "Frigico" Miralles de la Heratius Corporation.

Miss Léonore Boulanger a le mérite de produire de vraies chansons à la mode Fontaine & Areski entièrement écoutables à l'Azile, et sa dernière production aux éditions Le Saule est recommandable pour chanter à tue tête à l'envers. Après moult musicassettes, le premier opus vinylique officiel de l'Osakaïd Koshiro Hino et son alias "YPY" mélange ambient tropicale et percussions de civilisations disparues. Le vibraphoniste préparé Masayoshi Fujita, bientôt en soliste au festival Maintenant, continue ses rencontres par correspondance avec le berlinois Jan Jelinek, et le moins qu'on puisse dire, c'est que leur musique n'est pas téléphonée. L'ourson en peluche de 3/4HadBeenEliminated fait aussi peur que les textures électroacoustiques hantées du trio italien, qu'on est d'ailleurs ravi de retrouver entier à l'arrivée.

La capsule-mix de la semaine est un vibrant hommage au vieux Don Buchla récemment carapaté au paradis des synthés modulaires multicolores, par quelques uns des plus brillants interprètes qui ont su faire claquer le Buchla 100, le Buchla 200 et le portable Music Easel : Suzanne Ciani, Kaitlyn Aurelia Smith, Morton Subotnick et Charles Cohen. Elliott Sharp est bien moins connu pour son jeu de anches explosif que pour sa metaguitare nowave double manche, et pourtant c'est un fin praticien du polyfree, à l'image de son projet Aggregat. Enfin côté bonux, on vous a pourris gâtés cette semaine, avec un florilège du parasito-Comelade post-Fluence et ante-Bel Canto, soit la phase obscure nappée d'orgues synthétoc intergalactiques du catalan.

Véritable grigri podcastable ouvert tous les jours de la semaine par correspondance uniquement, l'Azile le + Sûr enlève le mal qui circule dans votre corps en moins de 2 heures






lundi 26 septembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 03 (version longue inédite) - Recette du hachis de ma grand-mère

Une nouvelle expérience cette semaine. Nous avons voulu savoir, grâce au Casquazile VR, combien de temps un cobaye de Gauche pouvait tenir en assistant en réalité virtuelle à une émission de Guillaume Pley sur NRJ.

Cette expérience s'est déroulée sous le contrôle d'un syndicaliste au look pourri (à gauche sur la photo) ainsi que du Directeur d'Antenne d'Azile Corporation (la tête de con à droite). Notre cobaye, bien attaché, a bien souffert...mais a bien résisté.

Les gens de Gauche sont habitués à être pauvres...et leur esprit aussi est bien pauvre. C'est la raison pour laquelle notre cobaye a tenu 37 longues minutes. Ce qui est 14 de plus qu'avec Cauet et 36 de plus qu'avec Emmanuel Levy sur cette même radio. Beau record !

Vous aussi, vous pouvez tenter l'expérience de chez vous. Même si vous ne possédez pas le Casquazile VR, vous pouvez juste allumer votre radio sur NRJ, et vous verrez combien de temps vous tiendrez...rassurez-vous, vous ne tiendrez pas longtemps. Surtout si vous avez, juste avant, écouté la sélection de l'Azile le + sûr de la semaine...le décalage est trop grand.

Constatez-le par vous-même. Noblesse des sentiments et hasards de l'actu obligent, cette semaine à l'Azile nous vous avons préparé un patchwork de variétés interplanétaires et un vrai pont entre les pas de côté et les pas chassés.

Le pays des kiwis ne donne pas toujours dans le rock destructuré lo-fi façon Dead C, l'Orchestra Of Spheres est tout aussi acidulé qu'une rencontre entre les Sun City Girls et OOIOO. Richard Pinhas continue de scuplter ses blocs de metal-prog mâtinés d'ambient froide, autant avec des nippons que des ricains. L'hyperactif Yair Elazar Glotman et son alias Ketev déclare ne pas aimer les week-end, mais ce n'est pas pour autant que vous pouvez le taxer de macronien. Jason Sharp pratique le baryton en mode spectralo-dronesque, mais finalement moins tubesque que Colin Stetson.

Vous avez aimé Kraftwerk et vous chantez toujours "Das Model" sous la douche ? Vous en reprendrez bien pour 68 covers inénarrables de combos aérophages, dont le jeune duo nantais Nina Harker bientôt en concert dans vot' bourg. Ganimian & His Oriental Music est un petit bijou de pop orientale très chic de 1959 et à la mode arménienne sans duduk. Le trio RCJ est la nouvelle tuerie du net label barcelonais. Marielle V. Jakobsons et Delphine Dora apportent un peu de douceur dans cet univers de brutes en expansion, sans compter les détours gratuits dans les dédales sans fin bonuxiens.

Comme la sauterelle pèse lourd, mesurez le pesant de cacahuètes de l'Azile







lundi 19 septembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 02 (version longue inédite) - On protège bien les requins

Nouvelle saison mais on ne change pas les habitudes. On recommence nos expériences scientifiques. Nous nous sommes demandé, en ce début de saison : "Pourquoi les auditeurs de Hit West ?"

Ben oui....Pourquoi des gens écoutent Hit West ? Quel processus cérébral pousse une personne à allumer son poste de radio, à ce rendre sur la fréquence de cette radio et à y rester ? La logique interdit de pouvoir donner une réponse à cette question. C'est pourquoi nous nous sommes tournés vers la science et la technologie.

Nous avons sélectionné Sylvaine-Roselyne, une auditrice lambda de Hit West, qui en plus, apprécie cette radio. Nous lui avons fait subir une batterie de tests et d'analyses cérébrales afin d'avoir une réponse à notre question. Eh bien ce que la logique n'a pas réussi à résoudre, la science y a répondu.

Pour pouvoir comprendre ce phénomène, il faut avoir un taux cérébral de fadeur extrêmement élevé. pour mesurer ce taux de fadeur, l'échelle de Fader a été créée. Il a été calculé que pour être auditeur de Hit West, il faut être à 7.0 minimum sur l'échelle de Fader. Sylviane-Roselyne est à 8.6. C'est énorme ! C'est pourquoi elle apprécie en plus. Il a été démontré que les gens fades avaient besoin de leur dose de fadeur au quotidien et donc, certains prennent leur dose grâce à Hit West. Cette expérience à fait savoir que la fadeur émettait à une certaine fréquence que seuls les cerveaux fades peuvent capter. Il  est donc normal que les gens qui ne le sont pas, ne comprennent pas cette radio et les auditeurs qui l'écoutent.

Pour vous, auditeurs de l'Azile le + sûr, point de fadeur possible grâce à sa sélection électrique mais qui apaise les tensions tout en faisant onduler le bassin dans le bon sens.

Prenez Moon Relay le quatuor d'Oslo par exemple, rien de tel pour électriser une ambiance sans se prendre les doigts dans la prise. Les bandes d'époque Plimsollline de 1978-79 arrivent sans doute un peu tard après la bataille, mais elles serviront toujours de preuve pour attester des terribles frasques de Renaldo & The Loaf. Ça barde aussi avec la douce Nargile Mehtiyeva alias Aşıq Nargile, mais à la mode Azéris, les turco-azerbaïdjanis (rien à voir avec Isabelle) qui vivent ‎entre l'Azerbaïdjan, l'Iran, la Géorgie, la Russie et l'Iraq, et ces complaintes au Saz assurent grave plus que les cordes de Zaz. La renommée du roi du clavier électrique syrien Rizan Said est assurément assurée avec une belle production vinylique Discrepant, qui vous fera danser le dabkeh dans votre salon tout l'hiver.

Les bons petits soldats fous mancuniens Desmadrados Soldados De Ventura chargent leurs jams hyperpsychés à la Sunburned, Acid Mothers Temple & co depuis quelques années, et vous en reprendrez bien pour trois heures non stop chez Golden Lab. Sur l'auto-proclamé meilleur label du monde, le super-groupe comme on dit Aethenor œuvre au rapprochement définitif des métalleux et des hippies, avec des sessions nourries aux pâtes à la carbonara. A conseiller de toute urgence à votre employeur, l'Accident Du Travail de Julie Normal & Olivier 2mo pratique l'ambient dronesque de façon aussi indolore qu'efficace. Le mystérieux TTRWFU récidive sur le label londonien basé à Berlin Blackest Ever Black, et au vu du second, on se dit qu'il est grand temps d'écouter le premier.

Le Fred Frith-Jason Hoopes-Jordan Glenn trio nous confirme qu'il y a bien quelque chose de pourri au royaume de Suisse, et c'est peut-être le projet le mieux trempé dans la fondue de mister Frith depuis Que D'La Gueule. Toujours du côté de la Suisse, les frangins Smolyn du projet Defibrillator nous raniment le vieux Brötzmann qui n'en avait pas vraiment besoin, mais on vous garantit que ce genre d'électrochoc est un bâle nécessaire. Enfin, petite curiosité sucrée de fin de séance, le combo milanais de post-rock/post-prog Sparkle In Grey referment leur trilogie avec un chouette concept-album comme on disait avant la crise du disque, autour du skieur de fond marocain Brahim Izdag. Et, grâce à nos solutions extra-bonuxées remontées à bloc comme un coucou, nous arriverons à faire fondre les têtes les plus au carré.

Pour éviter le blougou à sens giratoire inversé, administrez de toute urgence l'Azile





dimanche 11 septembre 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 13 PORTE 01 (version longue inédite) - Retour au goulag, avec la clim

Cette treizième saison sera, à n'en pas douter, le début de la starisation de l'Azile. Vous avez pu remarquer que Jean-Pierre Foucault a manifesté son soutien inconditionnel à l'émission. Vu son style c'était pourtant une évidence tellement l'Azile lui colle à la peau.

D'autres stars vont surement rejoindre notre équipe dans les semaines à venir. Vendredi, Gaspard-Gérard (photo ci-dessous), le fils de Jean-Pierre Castaldi et de Lova Moor (rien à voir avec Andy Moor) a donné son soutien à l'émission aussi, en direct sur TF1 durant le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut. Belle preuve que la saison XIII de l'Azile sera "stars" ou ne sera pas.

Alors si vous voulez faire comme vos stars préférées, Sacha Goëller de "Début de Soirée", Roland Mader, le frère de Jean-Pierre, ou bien encore Jean-Philippe Beatles, le fils des Beatles, écoutez l'Azile le + sûr chaque semaine. D'autant plus que l'intégralité des émissions (bonus inclus) sera en clair. Pas de partie cryptée "made in Bolloré" ici.

Pour cette première, après cette bonne coupure estivale pour vous refiler une pêche phonographique d'enfer et cette plongée dans les circuits des cires cuites touristiques par l'équipe de plagistes de l'Azile, il était grand temps de s'atteler à une nouvelle revue d'actu parallèles et à cette XIIIème saison en date, nonobstant la moiteur de nos studios encore tout z'alanguis.

Flanqué de ses abrasifs Moor & Moore, Anne-James Chaton, poète atone et radiophile à la mode, nous livre ses souvenirs de voyages colorés et carbonisés au soleil noir des vieilles pierres italiennes, sur une belle carte postale parlante et animée postée par Unsounds. Le combo vétéran brooklynois Controlled Bleeding fait rugir son moteur tout Chromé, et on se prend à penser que l'exportation et la surconsommation de choucroute teutonne dans ces contrées a dû y aller bon train à leurs débuts vers 78-79. C'est sans doute pour ça que le londonien Dan Melchior s'y est établi depuis quelques années, et sa musique en solo ressemble de plus en plus à un croisement entre Don Van Vliet et Bill Orcutt d'Harry Pussy, mais en plus flegmatique. On prend quelques nouvelles de Rhyton, le plus grec des combos new-yorkais, avec un nouvel opus qui fout une nouvelle fois un bon coup de pied dans la fourmilière de l'acid-folk zébré d'électricité.

Rentrée chargée oblige, on s'est dit qu'un petit megamix de bricolages électroniques des familles ne déparerait pas à l'ensemble, d'autant que l'été est propice aux salades décomposées. L'exploration des souks du Caire par Nashazphone favorisant le transit et alimentant en freakitude la sono mondiale, on sirote deux de leurs quatre nouveaux cocktails au safran frais : les collages particulièrement relevés du boss des Fréquences Subliminales Mark Gergis avec son alias Porest, et les belles histoires d'animaux de compagnie du space captain et moitié causante d'Opéra Mort Èl-G font aussi leur petit effet ! En guise d'Entr'acte ou de plat de résistance, le projet III-III retraite avec une alchimie certaine les fréquences fractales d'un vibraphone fantôme, et le collectionneur de bizarreries Laurent Fairon accouche naturellement de son premier vrai disque long de poésie sonore retraitée. Enfin, la compote de Silver Apples est toujours aussi aigre-douce 50 ans après la mise sur orbite de leur pop sur potentiomètres, et Simeon Coxe III comme un seul homme remet le couvert comme aux premiers jours.

Plus inouï que les acrobaties rase-moquette d'un ex-hollandais volant, l'art de la synthèse tendance Spike Jones est également à l'honneur cette semaine, avec le combo familial dilettante LOK 03+1 et la découverte de Sound Anatomy, nouvelle étiquette berlinoise dédiée aux frottements improv-elektroakustische, qui nous propose deux enregistrements tout neu et tout schuss : les vitupérants Parak.eets et le trio infernal Parker/Barrett/Vatcher. I.P.A. n'a rien à voir avec les fameuses bières au malt pâle d'Inde, mais la densité et le degré de fermentation de ce super-groupe scandinave nous échauffe les sens dans tous les sens, surtout que les potes de virée Magnus Broo & Ingebrigt Håker Flaten sont de la partie...

Encore plus grisant d'actualité, grâce au nouveau train de l'espace à propulseur ionique de la compagnie Serein, vous pourrez bientôt rejoindre les confins de l'Azile en vous laissant bercer le temps d'un titre d'ambient, nonobstant bien sûr les escales d'agrément sur nos nombreux débris interstellaires bonuxiens.

Comme la nuit porte conseil et la vérité ne porte pas de chemise, la 13ème saison de l'Azile aussi




mercredi 31 août 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 12 PORTE 49 (version longue inédite) - "La Saga des Marques - Pt.6 : NoBusiness"

Vous vous imaginiez sans doute que le poisson-pilote sur les ondes de l'Azile était parti s'esbaudir avec son banc de sardines son balluchon sous le bras pour la pause estivale, sans penser à nourrir ses plantes carnivores, son poisson rouge, et ses auditeurs chéris... Que nenni ! Pour voyager peinard sur votre hamac, et pallier la défection sur vos écrans d'Intervilles et de la Chasse aux Trésors, nous vous avons concocté une série de spéciales consacrées à de jeunes labels gonflés à bloc qu'on suit à la trace avec notre boussole et notre lampe de poche. Chaque semaine de l'été MMXVI nous vous offrons : un pays, une ambiance, une spécialité différente, et une étiquette de disques à collectionner.

Pour ce clap de fin de saison et cette dernière étape de notre Longue Marche entièrement laïque et non-macronnienne de l'été, nous vous offrons une ultime escapade avant la rentrée au pays de la rue fétide, plante médicinale et emblème national de la Lituanie, avec un digest indispensable pour tout homme/femme moderne qui se respecte consacré à une étiquette typiquement frijazzistique de Vilnius : NOBUSINESS Records. Parce qu'à l'Azile non plus, il n'y pas de business comme le slow-business.

Créé sur la rive sud de la Baltique en 2008 par Valerij Anosov, Danas Mikailionis et le saxophoniste Liudas Mockunas, NoBusiness publie bon an mal an une 12aine de galettes aussi énergisantes qu'un plat de boulettes de pommes de terre farcies à la couenne de porc, ce qu'on appelle dans ces contrées didžkukuliai ou plus plus communément zeppelins, sans compter le fameux gâteau à branches d'arbre cuit à la broche et bien évidemment flambé à la vodka russe trafiquée.

Côté friture tonitruante, on est plutôt bien servi(e)s, avec à peu près tout le gratin des énergumènes excités des cordes, cuivres et peaux : Nate Wooley, Mats Gustafsson & The Thing, Joe McPhee, Barry Guy, Martin Küchen, Mikolaj Trzaska, Rob Mazurek & Chad Taylor, John Butcher, William Hooker, Rodrigo Amado etc., sans compter une ribambelle de jeunes combos tout aussi soufflants qu'époustouflants mis à l'honneur par cette marque lituanienne, notamment Fail Better!, le Red Trio, ou encore le Fabric Trio.

Parallèlement, NoBusiness nous gratifie d'une flopée d'archives de haut vol issues du creuset de la Loft Generation du Lower East Side des années 1970 à 1978, la scène polyfree new-yorkaise, avec des concerts inédits du jeune William Parker, du Muntu Ensemble de Jemeel Moondoc, des méconnus Peter Kuhn, Arthur Williams, Ted Daniel et Charles Brackeen... bref la redécouverte d'improvisateurs tout aussi rares que marginaux, et de vraies découvertes comme ce Free Jazz Group qui sévissait du côté de Wiesbaden à la fin des années 60, pépites remontées à la surface par ces plongeurs-spéléologues.

Comme l'aurait dit Émile Ajar lui aussi natif de Vilnius, grâce à la migration des cigognes sur la côte baltique et à ce condensé enrichi en omega-bonux étendus, l'heure des brasiers de la 3ème révolution d'octobre du jazzfrit continue de retentir !

Pour parfaire votre bonheur en attendant l'aurore, comme Al Bano & Romina Power choisissez les destinations secrètes de l'Azile








mardi 23 août 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 12 PORTE 48 (version longue inédite) - "La Saga des Marques - Pt.5 : Monotype"

Vous vous imaginiez sans doute que le poisson-pilote sur les ondes de l'Azile était parti s'esbaudir avec son banc de sardines son balluchon sous le bras pour la pause estivale, sans penser à nourrir ses plantes carnivores, son poisson rouge, et ses auditeurs chéris... Que nenni ! Pour voyager peinard sur votre hamac, et pallier la défection sur vos écrans d'Intervilles et de la Chasse aux Trésors, nous vous avons concocté une série de spéciales consacrées à de jeunes labels gonflés à bloc qu'on suit à la trace avec notre boussole et notre lampe de poche. Chaque semaine de l'été MMXVI nous vous offrons : un pays, une ambiance, une spécialité différente, et une étiquette de disques à collectionner.

Pour ce 5ème numéro spécial de notre chasse au boson intermédiaire, nous vous offrons une belle tranche de franche rigolade et rien moins qu'une virée sur la Vistule à la rencontre du label créé à Varsovie en 2005 par le trop discret Jakub Mikołajczyk de Komora A : MONOTYPE RECORDS. Eh oui ! à l'Azile aussi on like Chopin et les Polonais comme le père Ubu.

Dans ce « Paris oriental » on raffole surtout du bortschsch : la soupe froide betterave-yaourt & chou farci pour s'ouvrir l'estomac avant le golonko : le jambonneau mariné aux aromates et à la bière, et les productions MonotypeRec. sont tout aussi digestes. Proche également du label Bôłt, cette matrice est devenue une marque indispensable pour ceux qui aiment pratiquer l'hypnose sonore sous toute ses formes : de l'électroacoustique narrative baignée dans une esthétique post-industrielle à l'expérimentation acoustique triturée qui frise la synthèse sonore à base de frétillements d'insectes nourris au radium. Bref, on y retrouve tous les fondamentaux : de la noise, du drone et de l'EAI, pour une musique nouvelle d'obédience gothico-électronique chargée en inquiétante étrangeté comme disait l'autre.

Au programme de ces 8 quarts d'heure métaphysiques de mazurkas mécaniques qui vous couperont la chique mais certainement pas l'appétit : Alexandra Krunolz, Boris Hegenbart et Luca Sigurtà de Luminance Ratio, le trompettiste Franz Hautzinger en compagnie de Xavier Charles, Jean-Philippe Gross & Lionel Marchetti, et aussi avec Bertrand Gauguet & Thomas Lehn, les duettistes David Moss & Hannes Strobl, Nicholas Bussmann & Werner Dafeldecker, Michel Doneda & eRikm, un quartet de sax soprano vibratiles, une jeune fille qui ne veut pas aller en pension, les belles histoires qui foutent les foies de mamie Lydia Lunch et de papi Eugene S. Robinson, les projets inouïs Gaap Kvlt, T'ien Lai et, bien sûr, une kyrielle de potes de Monotype en ziolek, zinski, et autre zigues en czyk, sans compter les nombreux bonux pousse-à-jouir comme dirait l'autre autre, pour mieux enfoncer le clou.

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mardi 16 août 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 12 PORTE 47 (version longue inédite) - "La Saga des Marques - Pt.4 : El Negocito"

Vous vous imaginiez sans doute que le poisson-pilote sur les ondes de l'Azile était parti s'esbaudir avec son banc de sardines son balluchon sous le bras pour la pause estivale, sans penser à nourrir ses plantes carnivores, son poisson rouge, et ses auditeurs chéris... Que nenni ! Pour voyager peinard sur votre hamac, et pallier la défection sur vos écrans d'Intervilles et de la Chasse aux Trésors, nous vous avons concocté une série de spéciales consacrées à de jeunes labels gonflés à bloc qu'on suit à la trace avec notre boussole et notre lampe de poche. Chaque semaine de l'été MMXVI nous vous offrons : un pays, une ambiance, une spécialité différente, et une étiquette de disques à collectionner.

Pour cette 4ème étape de notre série globe-trotteuse qui s'immisce dans tous les plis des azimuts, nous avons décidé de vous offrir une bonne tranche de jazz épileptique les deux pieds dans la belgitude des choses, avec un focus exclusif sur le label dirigé par Rogé VERSTRAETE : EL NEGOCITO Records.

Basé dans la ville flamande de Gand, El Negocito est à la base un café-restaurant-club aux poutres apparentes ouvert tous les jours après 18h qui se contrefout royalement du roi des Belges, de rapprocher la Wallonie et la Flandre, de la guerre des frites, de la recette du waterzooï, et même des attentat pâtissiers. Non, El Negocito c'est l'atmosphère typique du sud de l'Amérique du Sud : ambiance latino, nourriture chilienne, hamburgesas, lentilles au chorizo, et free jazz gratuit à gogo pour digérer le tout.

Parallèlement aux concerts d'impro-free organisés dans ce rade, et des connexions multiples avec d'autres lieux du cru tels que La Resistenza, les festivals Jazz sur l'Herbe et Citadelic, la marque de disques EL NEGOCITO Records a développé depuis la fin des années 2000 un catalogue très étoffé, centré principalement autour de la scène de Gand et de ses fourmillants compatriotes : le vétéran Paul Van Gysegem, Peter Jacquemyn, Jozef Dumoulin, Bart Maris et Joachim Badenhorst pour les plus connus, le duo d'expatriés Yedo Gibson & Vasco Trilla, les combos un poil freerock Backback, Naked Wolf, Jukwaa, les textures de Keenroh, sans compter les voltigeurs brésiliens de Música De Selvagem, ou le concours de quelques provos hollandais tels que les époustouflants tonitruants de la tuyauterie : John Dikeman, Kris Wanders et Otto Kokke des Dead Neanderthals, ainsi que la guitare baryton de Luc Ex.

Bref, EL NEGOCITO s'est érigé en digne descendant des scènes du free - canal historique, la ville de Gand ayant trempé très tôt dans le potage, avec notamment un festival fameux à la fin des années 60 où se produisit tout le gratin des organisations FMP/ICP/INCUS/BIRTH & co., comme l'explique fort bien avec sa faconde toute belge le trompettiste Patrick De Groote dans un texte joliment illustré. Après ce détour opéré à tort par la boutique souvenirs, vous ne vous lasserez pas d'admirer les reliefs de ce növö jazz dessinés par votre guide Rogé et, grâce à notre formule azilo-bonux enrichie au chili con carne, vous pourrez musarder encore davantage dans cette nouvelle contrée de villégiature inédite.

Pour parfaire votre bonheur en attendant l'aurore, choisissez les destinations secrètes de l'Azile

mardi 9 août 2016

L'AZILE LE PLUS SÛR - ETAGE 12 PORTE 46 (version longue inédite) - "La Saga des Marques - Pt.3 : Fou"

Vous vous imaginiez sans doute que le poisson-pilote sur les ondes de l'Azile était parti s'esbaudir avec son banc de sardines son balluchon sous le bras pour la pause estivale, sans penser à nourrir ses plantes carnivores, son poisson rouge, et ses auditeurs chéris ? ... Que nenni ! Pour voyager peinard sur votre hamac, et pallier la défection sur vos écrans d'Intervilles et de la Chasse aux Trésors, nous vous avons concocté une série de spéciales consacrées à de jeunes labels gonflés à bloc qu'on suit à la trace avec notre boussole et notre lampe de poche. Chaque semaine de l'été MMXVI nous vous offrons : un pays, une ambiance, une spécialité différente, et une étiquette de disques à collectionner.

Pour le 3ème épisode de cette série autour des labels les plus frais et les plus freaks of da week, nous vous avons mis les petits pots à confiture dans les grands pour une destination exotique s'il en est : La Garenne-Colombes dans les Hauts-de-Seine, et nous vous invitons à découvrir ce panorama à couper le souffle des disques impossibles à siffloter produits par l'électro-acousticien Jean-Marc FOUSSAT au sein de son studio Pyjama pour FOU Records, le bien-nommé.

Digne rejeton des outrances psyché-soniques des années 60-70, traumatisé par la live electronic music des combos Musica Elettronica Viva, AMM, Il Gruppo di Nuova Consonanza & consorts tout autant que par le free européen dont il s'est fait la caisse de résonance avec son studio d'enregistrement mobile, Jean-Marc FOUSSAT trafique les potards et filtres de ses synthés analogiques de marque EMS dont il s'est fait une spécialité : Synthi A, Synthi AKS, et surtout le VCS3, qu'il acoquine au gré de son inspiration de divers ballons, guimbardes robotisées, voix filtrées et clés de douze, dans des joutes en miroirs inversés avec la fine fleur des aventuriers des scènes improvisées. Tout d'abord au sein de Marteau Rouge, puis d'Aliquid ou de Quod aux côtés de Sylvain Guérineau, Foussat dialogue tout seul avec sa lutherie et dans une foultitude de duos, trios, quadrilles infernaux avec pour n'en citer que quelques uns : Ramón López, João Camões, Claude Parle, Simon Hénocq, Maria Luisa Capurso, Jean-Brice Godet & Jean-Luc Petit, sans oublier le Futura Experience, le grand orchestre dirigé par le splendide Gégé Terronès.

Mené par cette double passion de l'archivage frénétique et de l'activisme libertaire, l'énergumène FOUSSAT propose donc une palanquée de sessions d'impros live à revivre dans votre salon comme si vous étiez dans le sien propre, disponibles en numérique terrestre pour toutes les espèces au bout du clic, à partir de sa plateforme qui recèle certainement plus de bulles que le Perrier. En parallèle, le rythme des sorties de FOU en dur s'est accéléré depuis 2012, avec de chouettes éditions de concerts historiques du début des années 80, notamment au mythique club de la rue Dunois, jusqu’à des productions de projets ultra-contemporains de ses jeunes potes improvisateurs, tels que les fameux Cuir, ou le chatoyant Jean-Brice Godet 4tet. Et pis comme le Foussat, c'est pas vraiment le genre lapin de 3 semaines à mettre ses œufs dans le même panier, on vous a mis en bonux un large extrait du 33 tours tout frais du label égypto-algérien Nashazphone de son duo "5599" aux côtés du gratteux de 17 piges Augustin Brousselloux. C’est-y pas beau la vie ?


Pour parfaire votre bonheur en attendant l'aurore, choisissez les destinations secrètes de l'Azile